Journal pèlerinage Shikoku

Jour 20 : Tempête

mercredi 2 octobre 2019

Temples visités : aucun

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Dépense totale

Il est 3h du matin. Comme à chaque fois que je dors sous la tente, j’ai le sommeil léger. Habituellement la nuit, je me réveille plusieurs fois. Soit pour changer de position : Dormir à même le sol sans le moindre matelas est assez dur pour le corps alors la douleur m’oblige à quitter les bras de Morphée pour bouger… Soit c’est pour un besoin physiologique : boire, pipi, caca… Cette fois, c’est le son d’une grosse pluie frappant le toit de ma tente qui me met en état d’alerte. Je regarde au dehors mais l’absence de lune rend l’obscurité totale. Le grondement de l’eau qui tombe est puissant et continu…

Je prends mon smartphone et consulte la météo sur internet. Je vois tout de suite la situation : je suis au cœur d’une tempête !!! Je peste après moi-même de de pas l’avoir vue venir !! C’est une pluie très intense. Par contre, vue l’image satellite, la dépression semble puissante mais limitée en dimension. J’estime qu’elle ne devrait pas durer… Pour le moment je ne peux rien faire de mieux qu’attendre la clarté du jour. Je croise les doigts pour que l’étanchéité de la tente résiste aux trombes d’eau qui s’abattent sur elle. Le bruit est assourdissant. Les minutes s’égrainent jusqu’au lever du jour. Je m’assoupis probablement par petites séquences sans m’en rendre compte ni sentir les effets d’un quelconque repos.

Vers 6h, la luminosité se fait timide. La pluie continue de tomber dru. Tout est gris sombre. Les nuages sont très bas. L’humidité est telle que cela crée une brume assez dense. Je consulte une nouvelle fois la météo sur internet. La dépression est exactement à la même place que tout à l’heure !!! Elle fait du sur place. Ça risque de durer longtemps !!! Je dois prendre une décision : rester ou partir… L’image satellite montre que la tempête stagne au même endroit. Aucun désir de rester planté ici pendant d’interminables heures. Je me dis que si je m’organise bien, en profitant de l’abri qu’offre le demi-tunnel à 100m., je devrais pouvoir plier la tente et faire mon packetage sans trop me mouiller… Alors je remplis consciencieusement mon sac-à-dos, enfile chaussures et poncho. Puis je profite de ce qui semble être une accalmie pour sortir et courir me mettre à l’abri dans le corridor de béton. Au moins, là, je suis protégé de la pluie et des éboulements !! En deux allers-retours ma tente est vidée de toute mes affaires. Au 3ème, j’arrache au plus vite les piquets qui lient la tente au sol, roule cette dernière en boule et cours jusqu’à mon refuge. Malgré tout, j’arrive à destination complétement trempé !!!

Tentative d’opération séchage : J’enlève mon poncho et le pends à mon bâton. Ensuite je tends une corde entre deux piliers de béton et y suspends la tente pour la faire s’égoutter un peu. Je passe une bonne heure à plier tranquillement mon matériel de camping en le séchant délicatement avec une serviette. La pluie garde son intensité. L’humidité génère une certaine fraicheur. Je me suis habillé au mieux en conséquence.

La faim commence à me tarauder le ventre… Alors, malgré l’humidité encore bien présente sur mes habits comme sur la tente, je décide d’essayer d’avancer un peu… Au bout du demi-tunel de béton il y a une section à ciel ouvert sur quelques centaines de mètres. Ensuite vient une section où la route est qu’à moitié couverte. La pluie redouble en puissance alors avant une autre section à ciel ouvert je m’arrête et m’amuse à prendre quelques photos niaiseuses…

Un peu plus loin, je me rends compte de pourquoi cette route et fermée et à quel point elle est dangereuse : obligé d’escalader une portion effondrée pour pouvoir continuer d’avancer ! Ça fait bientôt 2h que j’ai commencé de marcher. La pluie n’a absolument pas faibli d’intensité… Je suis trempé jusqu’aux os. Il y a tellement d’eau dans mes chaussures que ça fait « floc-floc » à chaque pas. A la sortie d’un petit tunnel je débouche enfin dans le petit village de Tosa-Kure. A toute vitesse je rejoins le centre pour me trouver un abri. C’est avec soulagement que je franchis le seuil d’un grand magasin d’alimentation. Ayant laissé poncho, bâton et sac-à-dos sous l’auvent à l’extérieur, je parcours les allées pour me trouver un petit déjeuner. Pour me remonter le moral, j’opte pour des tempuras aux crevettes et des sashimis.

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Carte Shikoku 88 temples

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